A l’occasion d’un forum citoyen ils ont affiché leurs ambitions. Où l’on découvre une jeunesse consciente et pleine de volonté.
Ils étaient 110 à avoir répondu présents à la rencontre que l’Ong Knowledge for all (KFA), avait organisée pour eux. Et au bout des échanges, on a eu un aperçu de leurs ambitions tant sur le plan personnel qu’à l’échelle de la nation. Ainsi, 2 d’entre eux désirent devenir ministres à l’horizon 2035 ; 4 journalistes ; 13 entrepreneurs ; 1 député ; 3 artistes ; un politicien ; 3 religieux tandis que 7 voudraient évoluer dans le génie civil et l’informatique et 15 dans l’enseignement pour 9 dans la médecine. Surtout, 1 ambitionne de devenir consultant dans le développement etc. Ces vocations sont nées, ou plus précisément ont éclos au terme du forum citoyen que Kfa a organisé le 04 février dernier au Centre de promotion de la femme de Mbouda. Une rencontre qui a permis aux jeunes venus des différents arrondissements qui constituent le département des Bamboutos, de se découvrir en se prononçant sur les perspectives que leur offre leur pays. Paul Lado, le facilitateur du l’Asdeg (Association pour un développement global), a d’abord demandé aux jeunes d’exprimer leurs craintes et leurs attentes par rapport au thème qui sous-tendait la rencontre. Les jeunes ont ainsi affirmé craindre que des maux tels que le régionalisme, la corruption, le tribalisme, la délinquance juvénile, les détournements des fonds publics, la déscolarisation, l’éloignement de l’horizon 2035 etc, ne soient un frein pour l’atteinte de l’objectif de faire du Cameroun un pays émergent dans 25 ans. Ils ont également relevé les éléments positifs qui fondent l’espoir. Aux rangs de ceux-ci, les écoles de formation qui se multiplient, l’amélioration de la gouvernance, le dynamisme de la jeunesse, leur courage, l’esprit d’entreprenariat qui les anime, la richesse des ressources humaines etc. au niveau local, ils ont reconnu que les Bamboutos ont des atouts certains : fertilité des terres, esprit , créatif et entreprenant, le gout pour l’école, des encadreurs motivés et compétents, une élite dynamique, un secteur informel potentiellement dynamique, des établissement de micro finances qui se diversifient, les organisations de la société civile engagées etc.
Se fixer un idéal et y arriver
Parmi les problèmes qui suscitent le désespoir dans le département, les jeunes on noté : la poussière, l’enclavement des bassins de production, l’individualisme, la prostitution, l’insalubrité, la vie chère, l’insécurité, le dévoiement de la tradition, les coupures intempestives du courant électrique, la phobie de l’administration, l’emprisonnement injuste des jeunes etc. Elvis Tangwa Sa’a, le responsable de Kwoledge for All, les a donc appelé à « inventer le Cameroun de demain, à déconstruire la vision négative que les jeunes ont de la vie, à se départir de l’immédiatisme, et surtout à se fixer des objectifs et s’organiser pour y arriver. » Ce vétéran du micro, a cité nombre d’exemple d’émission, qui ont, sous sa direction, aidé les jeunes à éclore, de lhumouriste Kwokam Narcisse au musicien Ottou Marcellin en passant par les Rhum Tah, ce groupe de jeunes musiciens qui ont explosé ils y a quelques années. « C’était des jeunes qui, en dehors de la musique, s’étaient fixé des objectifs qu’ils ont tous atteints. » a-t-il révélé, en citant l’exemple de sa propre fille, membre du groupe, qui présente son doctorat en médecine cette année en Italie. Le mérite du forum de Mbouda, est d’avoir aidé les jeunes, outre à lire en eux-mêmes, de prendre connaissance de leurs potentialités. On leur a appris à se construire une vision, à se fixer un idéal, définir des objectifs et les stratégies pour y arriver. On comprend dès lors, la joie des jeunes à la sortie des travaux.
Michel Mombio à Mbouda
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