lundi 10 janvier 2011

Bamendjo : larmes de souvenir pour un Chef défunt.

La saison des funérailles est ouverte dans la région de l’Ouest. Comme chaque année en effet, la période qui va de janvier à mars, et qui correspond à la saison dite sèche dans cette partie du pays, est propice aux commémorations diverses.


Le peuple Bamendjo a ainsi décidé d’avoir une pensée pieuse pour l’un de ses souverains disparu, le Fo’o (roi) Fokou Jean. Selon un câble de Valentin Mouafo, un membre de l’élite de cette communauté basé à Douala, ce sont les esplanades du foyer communautaire et de la forêt sacrée de la chefferie du village qui ont servi de théâtre, le samedi 8 janvier dernier, à la cérémonie d’ouverture de cet évènement qui se voulait à la fois grandiose et unique. « Programmés sur la période de fin décembre 2010 à fin mars 2011, les funérailles de l’ancien chef supérieur doivent normalement mobiliser l’ensemble des filles et fils Bamendjo et même plusieurs autres personnes non ressortissants de ce village. La cérémonie d’ouverture est caractérisée par l’achèvement de l’exécution du rite traditionnel du « Ghouh » couronnée par la sortie du Lakem (Lieu d’initiation du Chef entrant. Ndlr) de sa majesté Tchio Maurice (roi en fonction) et de ses notables d’où ils sont entrés depuis une semaine. La fin de l’exécution de ce rite initiatique et la sortie du Lakem constituent à Bamendjo, les principales activités qui ouvrent et déclenchent les funérailles à proprement parler. » Explique Mouafo. Les funérailles dans la région de l’Ouest étant l’occasion de la démonstration de la puissance financière de certains, à travers les agapes notamment, Bamendjo n’a pas failli à la tradition. « Ce samedi après – midi, c’est d’abord le foyer communautaire qui a accueilli beaucoup de monde dans le cadre de la réception d’ouverture. Ce sont plusieurs centaines d’invités originaires et non originaires de Bamendjo qui s’y sont retrouvés autour d’un gigantesque buffet de grand jour. La beauté de la fête et l’affluence ont carrément laissé croire que c’est toute l’élite Bamendjo de l’intérieur et de l’extérieur qui s’était mobilisée car le foyer communautaire était repeinte et pleine à craquer de monde. » Témoigne notre informateur.

Exilés à Bandjoun

Ainsi garnis de différents mets du terroir et d’ailleurs, les invités ont pris le chemin de la Chefferie pour la suite. Une fois sur l’esplanade de la forêt sacrée, ils ont assisté à l’aspect purement culturel et traditionnel des choses. « Cela a été un évènement de haute facture culturelle et les absences auront à se regretter de n’avoir pas fait le déplacement du village Bamendjo ce week – end. ». Assure notre source. Feu le Fo’o Fokou Jean dont les Bamendjo célébraient la mémoire, a régné sur ce groupement du département des Bamboutos de 1963 à 1991, date de son décès. Un règne qui, selon de nombreuses sources, a surtout consisté à faire entrer ce peuple dans la modernité. Le groupement Bamendjo est connu entre autres faits, par le dynamisme de son comité de développement. Lequel entreprend chaque année des travaux herculéens pour ce village pratiquement dépourvu de ressources. Occasion pour l’élite, de mettre la main à la poche pour des actions de développement. Pour l’histoire et selon des sources, une partie de ce peuple s’est exilée dans l’arrondissement de Bandjoun il y a longtemps ; suite à des querelles entre Princes. Ils y sont appelés les Medjo, et se signalent de temps en temps par des velléités autonomistes.

Michel Mombio.

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