lundi 31 janvier 2011

Fête de la jeunesse 2011 : la vision des jeunes des Bamboutos recadrée.

Amener les jeunes du Camerounais à voir plus loin que le bout de leur nombril. Tel est le défi que se lance une Ong à Mbouda.

« Rompre avec la philosophie de l’immédiatisme et positionner la durée ! » Tel est le cap que s’est fixé Knowledge for all (KFA), cette association. Kfa envisage en effet d’organiser le 04 février prochain, un forum à l’intention des jeunes du département. C’est ce qui ressort du communiqué de presse, signé de son Secrétaire général. Libellé du thème. « Vision du département des Bamboutos par les jeunes à l’horizon 2035. » selon les organisateurs, ce Forum va rassembler 200 (deux cents) jeunes gens issus des mouvements et associations des jeunes ayant une existence légale, dont 80 jeunes (…) venant de la commune de Mbouda et 120 jeunes venant respectivement des communes de Babadjou (…), de Batcham (…) et de Galim (…). Ils ajoutent que deux objectifs sont assignés à cette rencontre. Il s’agira ainsi d’initier les participants, autant de filles que de garçons, à la démarche de formulation d’une vision dans un premier temps, et ensuite de les former à la démarche de planification stratégique. « A la fin de la session, les participants seront capables d’entreprendre un exercice de formulation d’une vision et un exercice de planification stratégique. » Prévu pour se tenir au Centre de Promotion de la Femme et de la Famille de Mbouda, cette première session du Forum Citoyen des Jeunes Bamboutos, est présentée par ses organisateurs « comme contribution au succès de la 45ème Fête Nationale de la Jeunesse. » KFA est le point focal du projet Jeunesse, Culture et Citoyenneté dans cette circonscription administrative. Lequel projet, mis en œuvre par Zenü Network (Une autre Ong basée à Bafoussam) depuis 2008, et est réalisé avec l’appui de «EED» (Service des Eglises Evangéliques en Allemagne pour le Développement), en partenariat avec huit points focaux. « A travers cette activité, KFA voudrait mobiliser les jeunes pour penser (…) Il est important d’inciter les jeunes à prendre l'habitude de penser leur avenir et à ne pas laisser les autres le penser à leurs places, afin qu’ils ne se contentent plus des ‘’prêts à penser’’. Soutient KFA.

Exorciser le spectre de février 2008.

Constat édifiant. «Depuis deux ans que KFA conduit le projet Jeunesse, Culture et Citoyenneté dans les Bamboutos, il a constaté que les jeunes ont une approche de la vie dominée par l’immédiatisme(…) Les jeunes ne positionnent plus la durée et n’ont donc pas une approche proactive de la gestion de leur vie. Les jeunes veulent tout et tout de suite ! Les valeurs fondatrices de nos sociétés sont bafouées, par exemple le paradigme du grenier, la justice, le respect de la parole donnée, la politesse, l’honneur et la solidarité. » Raison pour recadrer leur vision du monde. « Il est donc indispensable d’encourager les jeunes à penser l’avenir, à être proactifs, à ne pas subir le futur mais à le penser plus précocement et s’organiser pour l’affronter. Les événements qui ont secoué le Cameroun en février 2008 ont montré que lorsque les jeunes sont abandonnés à eux-mêmes, ils peuvent devenir une véritable poudrière.» Les évènements de Tunisie et d’Égypte rendent très actuel ce constat. Selon le communiqué, « Le projet Jeunesse, Culture et Citoyenneté a pour objectif de soutenir les associations et groupes formels ou informels des jeunes âgés de 14 à 35 ans. Ce soutien prend en compte : la valorisation des traits positifs de nos cultures, la promotion de la citoyenneté à travers les structures de socialisation existantes, et l’appui aux projets et initiatives des jeunes pour leur auto-emploi. »
Le projet est structuré sur plusieurs axes de travail : l’accompagnement des groupes des jeunes (formation, conseils, suivi de la légalisation, renforcement organisationnel, etc.) ; le dialogue avec les autorités et les décideurs (dialogue citoyen) ; les échanges avec les aînés et autres adultes (soirée autour du feu) ; la promotion de la culture locale (histoires des villages, échanges autour du mariage, de la dot, du veuvage, des rites liés à l’accouchement, etc.) ; le soutien aux projets des jeunes ; le Festival des Jeunes du Cameroun.

Michel Mombio.

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