mardi 4 janvier 2011

Quand des Dames se jalousent !

 

 Voici un article de la version électronique du journal français Le Figaro. Rédigé par une femme (Véronique Saint-Geours), il parle de deux autres femmes (Dilma Rousseff la toute nouvelle présidente brésilienne ; et Hillary Clinton la Secrétaire d’Etat américaine). On y parle de jalousie. Deux réactions sélectionnées sur 14. La deuxième est…parlante.

 

Hillary au sacre de Dilma : Jalouse? Impérialiste?

Véronique Saint-Geours| 14 Commentaires
En représentant Barack Obama à l'inauguration de Dilma  Rousseff, Hillary Clinton, le brushing flappi, s'est montrée sans panache. Tout sourire pour le cliché avec Dilma, mais arrivée après les autres et repartie avant, avec son propre dispositif de sécurité et de communication elle n'a pas joué le jeu et manifesté maladroitement le caractère "impérialiste" de sa présence. Et pourtant, à 63 ans comme Dilma, elle pouvait montrer une solidarité de femme et quelque chose qui dépasse le dépit. Mais avant tout américaine, elle n'a pas su dire au Brésil l'admiration que celui-ci mérite. Erreur de jugement ou fin de carrière lasse?

Pas sûr que la photo de Dilma et Hillary soit aujourd'hui sur l'ego wall d'Hillary à Washington fixant cette journée inoubliable pour la première femme présidente du Brésil. Pas besoin d'aller jusqu'au mur d'Hillary. Les media américains ont été avares d'images et de place pour cet évènement dans un pays du monde où les femmes sont plutôt célèbres pour leurs performances physiques et l'attrait qu'elles suscitent que pour leur accès à de hautes fonctions politiques du pays. 
Pourtant l'inauguration de la première femme présidente du Brésil, venue du parti des travailleurs et portée par Lula, méritait de la part des US un geste de panache qui aurait consacré l'élan formidable de ce pays depuis l'accession du syndicaliste à la première charge du pays. Et qui ne les forçait pas à devenir des gauchistes pour autant.
Et puis Hillary et Dilma sont nées la même année 1947. Ce sont des baby boomeuses et des militantes. Dilma a résisté à la dictature et connu la prison de 1970 à 1973. Rien à voir mais Hillary s'est battue pour les femmes et a aussi défendu dans l'animosité générale une réforme de la Santé pour tous qui a capoté en 1993 mais pour laquelle elle s'est défoncée. Toutes deux sont des intellectuelles: Dilma est une économiste chevronnée et Hillary un pur produit de l'université américaine Yale. 
Mais Hillary a dû voir dans le sacre de Dilma la réussite de ce qu'elle a raté: la transformation d'une carrière politique brillante en élection à la présidence du pays. Et la prestation de serment est revenue comme le mauvais film de son fiasco personnel. Dur, dur.
L'attitude de la secrétaire d'Etat a confirmé l'étroitesse de vue du Nord sur L'Amérique du Sud:
1-  Il y a une semaine Lula déclarait "qu'il avait le regret de constater que les Etats Unis continuent à porter sur l'Amérique latine un regard qui n'a pas changé". C'est à dire des sous dev' machos, dirigés par des caudillos voulant émigrer aux US: une "arrière cour". C'est une ignorance de la réalité.  Pire encore, les US ne voient pas de différence entre le Brésil et les autres Etats d'Amérique du Sud.
2- Définitivement le Brésil n'est pas une subculture américaine. Aucune fascination pour l'Amérique du Nord: Le Brésil se suffit à lui-même, possède une identité, une capacité d'autonomie, joue au football, danse la samba, carnaval et surtout pas Halloween. Le 11 septembre, le Brésil a parlé des twin towers une journée et puis est passé à autre chose. Non mais...
3- Il n'y a pas de diaspora brésilienne aux US à la différence des autres pays sud américains. Du moins elle ne constitue pas un problème d'immigration.
4- Et comme un pied de nez à l'Amérique, le Brésil est multiracial. C'est donc un autre modèle et un "autre destin" manifeste. Le regard américain reste arrimé au Brésil d'avant Lula sous développé et inégalitaire. A cette époque le métissage n'était pas la success story enviable du B de BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).
5- Le Brésil est riche. Il est un concurrent de l'Amérique et comme l'a dit Lula la veille de son départ "l'objectif est de devenir la cinquième économie du monde avant 2016". 
C'est à l'Amérique de revoir sa doc' sur le Brésil et sur la distribution du pouvoir dans le monde. Avant de venir aux J.O que Chicago a perdus pour 2016.

PS bonne année et en route vers 2012!


14 commentaires

Farouk
L'ascension du Brésil a été si soudaine ces dernières années que le State Departement n'a pas eu le temps de changer les prismes désuets à travers lesquels il continue d'observer l'Amérique latine...
Mais il faudra dorénavant compter avec ce géant à tous points de vue, dont le leadership en Amérique du Sud est désormais incontesté (même l'orgueilleuse Argentine s'y est résignée...)et qui aspire à être présent dans tous les grands forums de décision mondiaux à commencer par le Conseil de Sécurité des Nations Unies...
Bravo au Brésil en tout cas et bon courage pour les (nombreux) défis qui lui restent à relever pour devenir une puissance à la hauteur de ses légitimes ambitions !
gayluron...ique
C'est vous qui êtes jalouse, Madame Saint-Geours.
Hillary sur cette photo, je la trouve en forme, très souriante et le brushing est naturel. Pas besoin d'une pièce montée sur le dessus du crâne et même First Lady, cette dame n’a jamais cherché à époustoufler les médias-gogos par ses tenues vestimentaires. Pas le cas de la Flotus actuelle.
Vous avez oublié toutefois de rappeler que Dilma s'est fait rectifier le portrait par la chirurgie esthétique pour paraître plus "occidentale". Ce sont vos confrères journalistes qui le disent, donc inutile de me traiter de mauvaise langue... je répète, c'est tout.
Au fait combien pèse-t-elle. Elle pourrait se rapprocher de Michelle pour les conseils contre l'obésité.
Méfiez-vous des "bravos" aux pays d'Amérique du Sud. Plusieurs se sont déjà cassés la gueule, entre autre l'Argentine. Aujourd'hui c'est le beau temps, demain la pluie.
Je pense que le Brésil n'a pas changé, sauf pour une caste de nantis qui vont encore s'en mettent plein les fouilles. Et comme en Argentine beaucoup de ces milliardaires sont les descendants des nazis, accueillis par ces pays. À ne pas oublier !
Maintenant que Hillary soit impérialiste... normal puisque vous l'admettez de votre petit chéri... Barry. By the way, je vous rappelle qu'Hillary est la meilleure conseillère de Barry.... Secrétaire d'État aux Affaires étrangères de la Superpuissance ! Et elle aime son pays pour avoir accepté d’aider son rival, plus chanceux qu’elle. Ce n’est pas rien ma belle.
Et il est étonnant qu’une simple chargé de com. dans un cabinet ministériel français se croit au dessus d’elle. C’est quoi vos preuves en communication… Jacques Lang ?
Ah ! Terrible les femmes en jalousie !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire